Nous sommes d’accord sur une chose en ce moment à savoir que le football est très accessoire. Le plus important est ailleurs. La priorité est la protection de celles et ceux qui sont exposés et ceux qui sont victimes de cette crise sanitaire. Cependant au regard du contexte, et de mes responsabilités, il me semble important de vous faire part de notre vision et de la situation du club actuellement en attendant la reprise de nos activités.

Comment voyez-vous sportivement la fin de saison ?

Il faudra être optimiste et réaliste. Le fil est cassé et la dynamique, quand nous reviendrons au stade sera difficile à relancer. Le retour à la MOS nous permettra cependant de retrouver un peu de lien social physique, et plus virtuel, qui nous manque bien évidemment à tous en ce moment. Nous savons que ce retour sportif à la normale prendra du temps. C’est illusoire que de penser que notre activité reprendra normalement dès le coup de sifflet de la fin du confinement. A ce jour, nous ne savons pas  si les compétitions reprendront. Le football reste le seul sport collectif à ne pas avoir à ce jour prononcé un arrêt définitif des compétitions. C’est surement retarder pour mieux sauter. Les avis actuellement divergent, mais je fais partie de ceux qui pensent que l’arrêt des compétitions serait la meilleure des décisions. La relance espérée des compétitions en mai comme l’annonce les instances fédérales pour finir le 30 juin n’est pas, selon moi, la bonne solution. Elle aurait, sous prétexte, de finir en partie les championnats, d’additionner des répétitions importantes de matchs pour les joueurs et aussi d’obliger les clubs de la région à annuler leurs tournois de fin de saison qui sont synonymes de recettes pour beaucoup. En revanche, oui nous l’attendons et l’espérons, un retour au stade début mai pour recréer une cohésion de club avec des entrainements, des matchs amicaux pour stopper en juin comme tous les ans seraient une bonne alternative et une bonne passerelle pour conclure et repartir sur de bons rails en juillet-août. Alors oui, en fonction des équipes, des classements et des clubs, les enjeux ne sont pas les mêmes… Mais est ce que l’enjeu de la compétition doit prendre le pas sur celui de la santé ? Je ne le pense pas.

« Les avis actuellement divergent, mais je fais partie de ceux qui pensent que l’arrêt des compétitions officielles serait la meilleure des décisions »

Est-ce que cette crise sanitaire pèse sur l’économie du club ?

Oui, indéniablement, elle est mise sous tension financière comme beaucoup d’entreprises ou associations en ce moment. Notre club comme beaucoup d’autres va devoir être imaginatif pour que la crise sanitaire que nous traversons n’impacte pas de manière critique le fonctionnement. D’un club à l’autre l’impact sera différent. En fonction de la nature du projet, de la présence ou non, de salariés, de l’importance du mécénat et du partenariat dans le financement de l’association, les effets varieront.

Nous aurons à n’en pas douter des difficultés pour boucler le budget de l’exercice prochain. L’arrêt de nos activités et l’économie du pays à l’arrêt en ce moment, auront des répercussions économiques sur cette saison mais aussi la saison prochaine. Même si nous sommes incapables de mesurer avec précision encore les conséquences précises de la crise actuelle, nous voyons déjà cependant les premiers résultats. Sur cette fin de saison, nous avions beaucoup d’actions et de manifestations qui devaient nous générer des bénéfices, nécessaires aux paiements de nos charges. Les annulations, de la soirée repas de fin mars, du tournoi de Pâques, des stages vacances, ou encore du grand loto des 7 et 8 mai vont coûter chères (entre 12 et 15 000 euros de bénéfices).

« Ce qui m’inquiète le plus, ce n’est pas la fin de saison mais le début de la prochaine »

Je suis également inquiet quant à  nos recettes de mécénats et sponsoring qui représentent un gros tiers du budget de 430 000 euros. Une petite centaine de partenaires privés qui nous accompagnent, certains depuis très longtemps, et d’autres depuis quelque temps. Comme dans beaucoup de secteurs, ils vivent une période compliquée. Cette période est, pour nous, synonyme soit des derniers versements de saisons ou encore de la période de relance ou prospections pour la saison suivante Ce n’est donc pas bonne période pour envoyer nos factures ou prendre des RDV pour évoquer des versements futurs quand les PME et ou commerçants n’ont pas de visibilités sur leurs activités.

Nous miserons néanmoins sur le « capital sympathie » qui entoure le club Rouge et Gris, mais aussi sur le très grand nombre de partenaires pour minorer les baisses que nous subirons. Il y a une proximité et une compréhension dans l’écosystème du club mais elles feront aussi avec leurs moyens et leurs possibilités. Elles voudront peut-être mais ne pourrons pas le faire forcément. Je m’attends donc à une baisse des recettes de 30 à 40 000 euros sur les 2 saisons (Fin de saison 2019-2020 et saison 2020-2021). Nous ferons et nous devrons faire avec et nous adapter en conséquence.

"On attend un geste très fort de la part de la FFF. Tous ces clubs, et pas seulement celui de la MOS, vont avoir besoin d’un coup de pouce financier"

Dans un entretien, le Président de la FFF Noël Le Graët s’est voulu rassurant pour le foot amateur en disant que c’était sa priorité. Il dit vouloir mettre en place «un fonds exceptionnel de solidarité » comme peut-être le feront des collectivités pour venir en soutien des clubs amateurs, parmi les plus impactés économiquement par les retombées de cette crise sanitaire.  Cependant vu l’ampleur, ce qui est sûr c’est que ce fonds ne devrait pas suffire.

Comment anticiper et amortir le choc ?

Nous essayons de gérer au mieux cette période avec les forces vives du club. En dehors des aspects financiers, nous avons avec les éducateurs, et je les remercie, vivement, essayer de maintenir un peu de lien avec nos joueurs. Des liens textos ou via les réseaux sociaux sont mis en place depuis la mi-mars. Ces échanges permettent de donner des nouvelles, de maintenir une relation et aussi de motiver les joueurs afin qu’ils s’entretiennent a minima. C’est aussi un moyen pour garder concernés les éducateurs par rapport à leurs groupes d’entrainement. On a aussi profité de cette période pour mettre en lumière certains membres bénévoles du STAFF dont on parle moins mais qui sont précieux, comme beaucoup avec, par exemple, Jérémy TRAVERT ou encore Vincent GABRIEL.

Pour les aspects économiques du club, nous allons resserrer au plus juste nos dépenses et optimiser ce qui peut l’être. N’ayant plus d’activités sportives à développer, nous avons comme beaucoup dans cette situation eu recours au chômage partiel pour nos 7 salariés. Cela nous permet de baisser les charges, en plus de celles qu’on économise en termes de fonctionnement, déplacements, ou frais d’arbitres. Cela ne comblera pas la perte, mais cela permettra cependant de l’amortir un peu. La non reprise des compétitions officielles nous aiderait aussi sur ces aspects financiers.

"On compte sur TOUS avec des licenciés impliqués et mobilisés "

Enfin, pour les mois à venir, nous comptons bien évidemment sur tous pour passer au mieux cette période difficile, avec des licenciés impliqués et mobilisés sur le projet de la MOS, des manifestations développées pour collecter des fonds (Ex des repas, des lotos, des tournois, des participations à des stages…). En y participant, c’est aussi apporter votre pierre à la consolidation du projet du club. Bien évidemment plus que jamais, nous compterons aussi sur le soutien des collectivités.

Cette épidémie a en tout cas mis en avant bien des choses. La fraternité, la solidarité résonnent peut-être davantage. Elles nous inspirent l’humilité et nous ramènent à des choses simples. Chacun et chacune supportent plus ou moins bien cette période de confinement en fonction de ses conditions. Notre société est mise à mal mais c’est le prix à payer pour que demain soit meilleur qu’aujourd’hui.

Portez-vous bien, prenez soin de vous et à bientôt à la MOS pour retrouver le plaisir et la passion qui est la nôtre !